Ma maman à moi est une actrice !

Comme une heure en suspension ...

Comme l'improbable remontée d'une descente en apnée de près de 18 mois ...

Il en fallait du souffle, de l'audace, de la hargne, et du désir aussi, et de l'envie, pour y croire encore ...

Croire en Elles, à la force du théâtre ...

Il a fallu tenir ...

Parce que le 7 janvier.

Parce qu'il ne pouvait en être autrement pour Isabelle et pour Francine, pour Ruiz, la metteuse en scène, et pour Ivain, la (mère) porteuse du projet.

Alors, ce samedi sur la scène de la Passerelle à Rixheim, il y avait de la gravité forcément, du bonheur aussi, et de la fierté, bien sûr.

Il y avait, surtout, quatre femmes, d'ici et d'ailleurs ...

Quatre femmes dans la lumière ...

Quatre voix pour raconter, se raconter ...

Dire les femmes, leurs vies ... Les mots.

Les maux aussi ...

Cette morale, ces maudites traditions auxquelles il faut toujours se soumettre, ou faire semblant ... 

De mères en filles, reproduire encore les mêmes chaînes, lourdes ... Attendre encore, toujours, son aller simple pour les fourneaux et le lit, pour l'homme, le mari, le maître ...

Et pourtant, dans ce théâtre d'ombres et de masques, ces quatre femmes (Canan, Khira, Ouarda et Yesim) taillent un costard XXL à tous ces mâles d'ici et d'ailleurs (dont pas un seul spécimen, c'est à noter, n'a osé l'aventure de la scène !) et mettent, sans en avoir l'air, le dawa dans nos têtes.

Entre cour et jardin, on imaginait certains petits spectateurs se réjouir crânement ...

"Ma maman à moi est une actrice !"

See You Later !!!

D.