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ZONE 68
7 mars 2015

L'Iñárritu touch ...

Zone 68 BirdmanRetour au cinéma et deuxième exercice critique ...

Décidément l'obscure pratique de la cinéphilie revient titiller la Zone.

Symptome que quelques bobines affriolantes squattent actuellement les écrans.

Après le trouble American Sniper, le dernier opus dérangeant de Clint Eastwood, c'est une autre occurrence américaine qui nous mobilise, plus radicale, moins hollywoodienne, décalée et passablement azimutée.

Depuis Amours chiennes, son premier long métrage, qu'il signe en l'an 2000 sous sa bannière mexicaine d'origine, nous sommes définitivement sous le charme de l'œuvre d'Alejandro González Iñárritu.

On a tout aimé, de 21 grammes à Babel et à Biutiful, parce qu'Iñárritu est le genre de cinéaste qui a un style, une écriture et des obsessions.

Dans ses quatre premiers films, il nous entraînait dans ses errances rédemptrices, jeux de piste hallucinés, du bien au mal ou inversement ...

Puzzles violents dont au final les pièces retrouvent places et sens.

Forcément, après lui avoir tressé quelques lauriers, la critique "bien pensante", celle pour qui la plus absconse production d'un obscure cinéaste de Patagonie du nord sera invariablement un incontournable chef d'oeuvre, alors qu'une comédie française sera, au mieux, une bouse, et, au pire, une bouse réac ...

Cette critique là avait donc commencé à tirer ses petits scuds mesquins sur l'Iñárritu touch ...

Et pan sur ta gueule !

Avec Birdman, le cinéaste brouille les pistes et réinvente, avec une belle et intelligente légèreté, son écriture, imposant, sans en avoir l'air, ses mêmes signaux obsédants.

Sa quête reste intacte.

Il l'inscrit juste dans une audace stylistique qui impressionne et marque d'emblée ce début d'année cinématographique.

Et si Birdman a récolté pas moins de 4 Oscars, dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur, il n'en est pas moins une charge gratinée contre le petit monde d'Hollywood et du show business qu'Iñárritu élargit aux réseaux sociaux et à l'éreintante "buzzmania".

C'est donc l'histoire de Riggan Thomson, ancienne gloire du grand écran, qui tente un improbable come-back sur les planches de Broadway.

L'ancien super héros de cinéma, dépressif, schizoïde et plus si affinités, veut prouver au monde entier, et à lui aussi un peu, qu'il est, avant tout, un acteur ... Et pas une ancienne gloire en collant bleu, un has-been des feux de la rampe.

Et il va donc monter une pièce inspirée de Raymond Carver (What We Talk About When We Talk About Love).  

Iñárritu investit donc le théâtre et ses abords, où il suit en un unique et impressionnant plan-séquence les dernières heures affolantes qui précédent la "première" et les tribulations mentales de Riggan Thomson.

Et comme une réjouissante mise en abyme, c'est une ancienne victime de la célébrité "super masquée", Michael "Batman m'a tué" Keaton, speedé et affolé, qui habite magistralement le rôle.

2h de plaisir intense ...

See You Later !!!

D.

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