Cinéma(sques) !

A l'aune de la couleur du ciel (vraiment pas folichonne) et d'une actualité en mode "vacances, j'arrête tout !", la salle obscure s'affirme encore et toujours comme une solution idéale pour changer d'air, voire d'idées.

Une échappée belle, aussi, au repli riquiqui du face-à-face étriqué avec la petite lucarne, variante animée d'une tisane au prozac.

Assis dans son fauteuil club au milieu du monde, oeil parmi les yeux, on se faufile, alors, doucement, vers ce grand écran, ce champ de tous les possibles, étrange toile d'un 7e Art, à jamais obscur objet du désir.

Mais, ici comme ailleurs, le désir ne se décrète pas.

Il est affaire de choix, d'attirances bien sûr, de convictions, d'impressions ...

Dans la salle obscure, aussi, on peut se tromper d'histoire ...

S'emballer pour une bande-annonce et ... regarder tristement sa montre à la dixième minute du film annoncé .

L'ennuie évacue l'envie .  

Et c'est le début d'un redoutable supplice.

Should I stay or should I go ?

Souvent, on tergiverse.

Ça va venir ...

Laissons le film se mettre en place ...

Laissons-lui une chance ...

Un quart d'heure encore ...

S'ensuit alors un invariable processus.

Les yeux qui clignent et puis ... qui se ferment .

On baigne alors dans un entremonde, sorte de coma de cinéma.

Un liquide amniotique de foetus cinéphile où l'on flotte étrangement.

Le son.

Pas les images.

Et ... Plus rien.

Puis soudain, en un réflexe pavlovien de spectateur honteux, surpris en flagrant délit de désertion culturelle, on sursaute et on tente une reprise de l'actvité ...

Sans en avoir l'air.

Déjà le générique de fin.

On sort.

"Alors, ça t'a plu ?"

"Oui, c'était plutôt bien"

Elle ferme le dernier bouton de son manteau et sourit ...

... J'ai pas ronflé pourtant .

Enfin ... je crois .

Bon, on va boire un verre ?

See You Later !!!

D.