Pouet... Vos Papiers !

Voilà, voilà, j'arrive... Un peu de patience... J'ai tout de même droit à une vie privée, un petit jardin secret, hors réseau, déconnecté... Un modeste refuge asocial, antisocial... Sans code, sans commentaire, sans paramètre...

C'est donc en descente d'une soirée collé-serré-canapé avec vue sur L'homme qu'on aimait trop de Téchiné, et sans reprendre mon souffle que je m'adresse ici aux amis de la poésie.

Un cercle restreint, certes, de lecteurs de ce genre littéraire, plus vaste est celui de ses pratiquants solitaires et fièvreux.

Plus étendu encore est le cercle de ceux qui la fréquentent au quotidien, qui la croisent parfois sans vraiment la remarquer, comme un regard échangé sur un trottoir que l'on abandonne presque instantanément pour ne pas perdre son fil.

Mais l'étincelle de cette iris reviendra vous hanter plus tard, comme un retour d'acide. La poésie a des effets retard.

"J'ai bu du Waterman et j'ai bouffé Littré, Et je repousse du goulot de la syntaxe, A faire se pâmer les précieux à l'arrêt, La phrase m'a poussé au ventre comme un axe".

Mais pourquoi la poésie ? Pourquoi ce soir ? Pourquoi Ferré ?

Pourquoi pas ?

Mais c'est surtout une phrase du président du groupe immobilier Créquy en charge du chantier de transformation de l'ancien siège de la Sogenal, rue du Sauvage à hauteur de l'avenue Kennedy, repérée au détour d'un article d'un quotidien local. Celui-ci y affirmait sans complexe: "On fait de la poésie en ville" !!!!  Pouet pouet... Apparement, cette poésie se déclamerait, se réciterait à 19.000 euros le m2...

Poète... circulez, voici venir le temps des promoteurs immobiliers... On relèvera aussi une autre perle, puisque non content de poétiser le marché immobilier,  c'est un directeur artistique (!!!) qui chapaute le projet en question.

Il n'y a plus Rien gueulait Ferré...

See you Later !

D.